Située dans la plaine, en contre-bas du village perchéde Chabrillan, dans le cimetière communal, elle est un bel exemple d'architecture romane. Classée MH en 1862, elle possède un bel ensemble de chapiteaux romans représentant des sujets allégoriques.
Située sur un site occupé dès l’Antiquité, l’église Saint-Pierre de Chabrillan faisait partie d’un prieuré relevant de l’abbaye drômoise de Saint-Thiers de Saoû.
Citée pour la première fois en 1275, elle présente deux étapes de construction : son chœur (absides et transept) date des XIe-XIIe siècles, alors que la nef daterait de la seconde moitié du XIIe. La croisée du transept est couverte d'une coupole sur trompe et de colonnes engagées, surmontées de chapiteaux richement sculptés. L'ensemble décoratif reprend des thèmes chers à l'iconographie préromane : frise de torsades, boucles, rinceaux, animaux et végétaux. Les sculptures de l'abside semblent plus archaïques que celles du transept, où l'artiste excelle dans l'art de l'équilibre et du modelé.
La chapelle a souffert des guerres de religion et d’importants travaux de restauration seront réalisés dans l’édifice pendant les années 1600. Vers 1720, il est question de la démolir mais les Chabrillanais s’y opposent et le 1er octobre 1747, par délibérations, les consuls déclarent : «la communauté veut que l’église subsiste ».
A la Révolution, elle est réquisitionnée et l’on s’en sert comme atelier pour recueillir le salpêtre.
En 1862, elle fait partie des premiers monuments de la Drôme à être classés aux Monuments Historiques par Prosper Merimée. Dans les années qui suivent elle est entièrement rénovée. Le clocher est reconstruit au XIXe siècle.
Elle subit deux autres restaurations en 1983 et 1988.
L’attrait de cette église réside surtout dans le magnifique décor sculpté qui orne les chapiteaux de la nef datant de la fin du XI siècle.